mardi 1 mai 2012

DÉPLOIEMENT DU TRÈS HAUT DÉBIT DANS L'YONNE



Marie-Louise Fort a récemment posé une question à ‘Assemblée Nationale à M. Eric Besson, ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, sur les problématiques de financement du déploiement du très haut débit (THD) dans le nord de l'Yonne. En synthèse la question était la suivante :
« Les opérateurs privés déploient le THD à Sens. Mais, contrairement à l'exemple d'Auxerre et de son agglomération, les autres membres de la communauté de communes du sénonais ne pourront pas profiter de cette infrastructure : c'est le cas en particulier des zones industrielles qui génèrent 8 000 emplois. Parallèlement, le conseil général de l'Yonne avait défini un schéma départemental d'aménagement numérique prévoyant de couvrir progressivement l'ensemble des zones d'activité économique. Le conseil général s'était ainsi engagé à hauteur de 500 000 euros dans le contrat de redynamisation de site de défense de Joigny. L'État avait quant à lui proposé de doubler cette somme grâce au FEDER, le fonds européen de développement régional, pour connecter la pépinière jovinienne. Toutefois, le programme national très haut débit semble restreindre les possibilités de mener à bien ce projet. »
Bien entendu la réponse du ministre a été des plus sibyllines. En voici un extrait :
" Le déploiement du très haut débit sur l'ensemble de notre territoire constitue un enjeu économique et social majeur pour notre pays. Le très haut débit favorisera le développement économique de nos territoires. Il y apportera une nouvelle génération de services, pour l'information, la culture, la santé, l'éducation ou encore le divertissement.
Le Président de la République a fixé un objectif ambitieux : 100 % des Français devront bénéficier d'une couverture en très haut débit d'ici à 2025 et, dès 2020, ce devra être le cas pour 70 % d'entre eux. Pour tenir cet engagement, le programme national très haut débit mobilise 2 milliards d'euros des investissements d'avenir. Ce programme compte deux piliers principaux.
Premièrement, il repose sur les déploiements des opérateurs privés. Les opérateurs se sont engagés à raccorder, en dix ans, 57 % des ménages français à la fibre optique. Plus de 3 400 communes sont concernées en France, dont, dans votre département, la commune de Sens et la communauté d'agglomération de l'Auxerrois.
Deuxièmement, il s'appuie sur les déploiements des collectivités locales dans les zones dites de carence de l'initiative privée. Le Gouvernement a mis en place, depuis le 27 juillet 2011, un premier guichet de subventions de 900 millions d'euros, ouvert à toutes les collectivités territoriales qui s'inscrivent dans un schéma directeur d'aménagement numérique du territoire, de niveau départemental ou régional.
Enfin, le programme national très haut débit n'est pas exclusif d'autres dispositifs de soutien, notamment d'aides communautaires. La possibilité de financement par le FEDER du site de défense de Joigny n'est donc aucunement restreinte par ce programme."
"En clair, madame la députée, nous sommes à votre disposition pour étudier les conditions dans lesquelles l'État pourrait faciliter ce développement. Nous disposons de plusieurs moyens pour agir, soit par l'intermédiaire des opérateurs privés, soit en utilisant les outils de financement publics. En l'espèce, il revient aux élus locaux de transmettre un dossier que nous sommes tout à fait disposés à étudier avec la plus grande bienveillance. "
Effectivement, on ne peut pas être plus clair. Le ministre Eric Besson, n’entend rien faire de plus pour notre territoire. Et renvoie Madame la députée à d'éventuelles réunions de travail. Elles ne se tiendront jamais. On ne compte plus sur Marie Louise Fort ni sur un gouvernement de droite pour le développement du THD dans le Nord de l’Yonne, territoire situé à une heure de Paris.
La fibre optique peut être considérée comme l'un des fondements de l'économie numérique de demain. Le développement de nouveaux usages et services numériques va se traduire par une demande croissante en débit. On estime que le volume de données transitant dans les réseaux va être multiplié par cinq dans les quatre prochaines années. En une seule connexion pourront être cumulés plusieurs terminaux (ordinateur fixe ou portable, télévision, smartphone, tablette) et plusieurs services : Internet avec diffusion Wifi, télévision HD (avec des fonctionnalités telles que la 3D, la multidiffusion de programmes en temps réel ou la télévision sociale), la visioconférence, les jeux en ligne ou la téléphonie illimitée.
En plein boom numérique, la France peut-elle se permettre de prendre du retard dans le très haut débit ? Rater le virage de la fibre optique et du très haut débit reviendrait à briser la dynamique de développement et d'adoption de nouveaux usages et services numériques, dont on connait pourtant l'effet en termes de croissance et d'emploi. Malheureusement, trop d'opérateurs continuent à survaloriser l'ADSL. Pour ces derniers, le déploiement de la fibre optique peut attendre. Ainsi pour l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate), la France prend du retard dans le développement des infrastructures très haut débit. L'Idate, qui a réalisé une étude pour le Centre d'analyse stratégique , montre que la France ne comptait que 655 000 foyers abonnés à la fibre optique fin 2011, soit 2% des abonnements à Internet. Or 5,9 millions de foyers sont pourtant raccordables.
Mais Eric Besson se fiche de cette réalité. Il laisse aux opérateurs privés toute l’initiative au préjudice de notre avenir. Si je souhaite que notre département, comme le département de la Manche ou ceux de la région Auvergne s’empare de cette question et y consacre les fonds nécessaires, ce qu’il n’a pas décidé à ce jour, je compte davantage sur le futur gouvernement de gauche pour qu’enfin le développement du Très Haut Débit devienne une question réellement prise en compte. Je défendrai ardemment cette question afin que notre territoire du Nord de l’Yonne soit intégré rapidement dans le plan de déploiement du THD. Vous pouvez compter sur moi.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Avoir la FTTH dans les zones industrielles , c'est peut être nécessaire, quoique plusieurs lignes ADSL mutiplexées permettraient d'atteindre ce résultat, mais avoir déja la FTTB dans le sénonais serait déja pas mal .
    Ce qui viendrait à raccorder tous les sous-répartiteurs (grosses armoires électriques) au NRA de Sens par fibre optique.
    Ensuite avec la ligne cuivre existante , il serait possible d'avoir 12 Mbits jusqu'à une distance de 700 m du sous-répartiteur.
    Je pense que c'est la seule solution raisonnable pour l'instant, ce qui serait déja prodigieux !!
    Toutefois , tirer 4 km de fibre jusqu'à un village comme Maillot couteraît combien ?
    De 50 à 100€ le mètre linéaire, celà fait quand même entre 200 à 400 000€ , pour 240 logements !!!
    Et sur ces 240 logements , combien utilisent internet ? (150 tout au plus !!)
    Celà fait quand même environ 2000 € par utilisateur !!
    Je doute fortement que les villages proches de Sens puissent tous bénéficier de la FFTB rapidement.
    A sens, ou la densité de population est importante , celà vaut le coup, d'ailleurs il me semble que orange et SFR désirent investir en FTTB dans toutes les agglomérations de + de 20 000 habitants.
    Mais pour les villages des environs , j'en doute fort.

    Cordialement

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  2. Il y a d'autres technologies qui permettent d'obtenir du très haut débit, 2013 année du VDSL ? La technologie hertzienne n'est pas en reste avec du matériel à 1Gbps jusqu'à 13km, pose de la fibre optique en aérien comme dans le Loiret ou la Nièvre. En 2020 ou 2025 cela sera trop tard, le très haut débit c'est maintenant. Malheureusement dans l'Yonne nous avons des élus 1.0 qui ne comprennent pas l'enjeu de ces nouveaux moyens de communication.

    Bien Cordialement

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